Maladies et mortalités piscicoles

La saprolégnia, vous connaissez ? Une maladie essentiellement piscicole, mortelle, une moisissure de la peau, jusque dans les organes internes, vieille comme le monde, et presque normale sur des quelques poissons déjà malades ou affaiblis… C’est un régulateur naturel abondamment rencontré sur des populations de poissons surdensitaires, stressés, manipulés, comme en pisciculture, par exemple…

Or, il se trouve que, depuis le début des années 2010, cette maladie a explosé dans l’ensemble des rivières karstiques de Franche Comté, au point d’en devenir un véritable fléau et d’anéantir certaines populations de truites ou d’ombres sur les rivières les plus touchées…

Nos parcours n’ont malheureusement pas été épargnés par le phénomène, et la maladie a surtout touché nos populations d’ombres dans de gros épisodes en 2010, 2011 et 2014. Depuis, elle reste présente d’année en année, mais sous des formes beaucoup moins virulentes, laissant nos populations se rétablir gentiment. C’est pour ces raisons que le No-Kill sur les ombres est obligatoire depuis 2011 sur l’ensemble de notre parcours.

Bien que les autorités maintiennent la thèse du phénomène épidémiologique d’un nouveau genre, dédouanant au passage la qualité des eaux qu’ils continuent de considérer en bon état écologique, nous dénonçons depuis des années que les indicateurs utilisés (IBGN, indice poissons, etc…) ne sont pas les bons et que les normes (nitrates, phosphates, micropolluants, etc….) ne sont pas adaptées aux rivières karstiques. Ces éléments sont très importants pour progresser dans les solutions à mettre en œuvre sachant que cette maladie a permis d’alerter et de sensibiliser les élus et le grand public sur le phénomène de dégradation des rivières comtoises observé et dénoncé depuis longtemps par les pêcheurs.

Même si les épisodes se font plus rares depuis quelques saisons, nous considérons que la menace de rechute est possible et nous surveillons la rivière avec la plus grande vigilance. Aussi, nous remercions chacun d’entre vous de nous alerter s’il constatait des foyers de développement de la maladie.

Proliférations algales, été 2010



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