Les barrages du Doubs Franco-Suisse sont de vieux ouvrages et perturbent depuis des dizaines d’années le fonctionnement de la rivière.
Une situation qui n’a fait que se dégrader avec l’intensification des éclusées pour une optimisation économique maximale des ouvrages, avec à la clé des crues artificielles quasi-quotidiennes, des baisses de débit provoquant échouages et piégeages de milliers de petits poissons et d’invertébrés aquatiques. Tout cela dans la plus parfaite légalité, puisque le régime des usines hydroélectriques était basé sur un règlement d’eau datant de 1969 !
Impliqués depuis des décennies dans divers groupes de travail, notamment depuis la fin des années 90 , à travers l’Accord Cadre pour l’Amélioration des Débits du Doubs, nous avons obtenu dans un premier temps une hausse des débits réservés dans les tronçons court-circuités du Refrain et du Châtelot via des turbines de restitution aux pieds des ouvrages. Des petites mesures volontaires âprement discutées jusque dans les années 2010 n’ont jamais suffi à faire diminuer l’impact des éclusées et baisses de débit, et les hécatombes toujours plus terribles se sont suivies d’année en année...
Ce n’est qu’en 2014, grâce à l’efficacité d’un groupe de travail Franco-Suisse, auquel nous avons largement contribué, que les autorités Françaises et Suisses ont pu modifier ce règlement en partenariat avec les barragistes, afin d’obtenir une obligation de résultats sur la biodiversité et la faune aquatique. Ce nouveau règlement d’eau signé officiellement en 2017 acte les principales mesures suivantes :
Aujourd’hui, nous ne pouvons que nous féliciter de ces avancées mais restons vigilants quant à la bonne application de ces mesures. Notre présence dans le Comité de Suivi Environnemental du nouveau Règlement d’Eau continue de garantir un lien étroit entre notre AAPPMA, les Autorités et les barragistes.
Les objectifs des prochaines années se centrent vers les améliorations complémentaires : L’une, permettant au Châtelot de lisser les baisses de débit sur le dernier palier, provoquant encore sur certaines périodes de fortes mortalités limitées sur un secteur en amont de notre AAPPMA. L’autre, qui nous concerne plus directement, réside dans la construction d’un bi-pass à la centrale du Refrain, qui permettrait de préserver le bras rive gauche de l’île située sous la centrale lors des arrêts (programmés ou accidentels) de cette dernière.
MISE EN GARDE DE LA PART D'EDF : Les vannes du barrage du Refrain manœuvrent de façon automatique et peuvent s’ouvrir à tout moment, c’est pourquoi la navigation est interdite dans la zone située entre les bouées et le Barrage. Malheureusement, la présence d’embarcation a déjà été constatée à proximité des vannes, ces situations présentent un réel danger, en cas d’ouverture de vanne, l’embarcation peut être entrainée et l’issue en serait fatale pour les personnes à bord.